Pourquoi trouve-t-on que le monde est petit ?
On emploie souvent cette expression soit :
- quand on a l’impression de rencontrer toujours les mêmes personnes
- ou bien que l’on rencontre quelqu’un que l’on connaît hors de son environnement habituel (voyage, déplacement, …)
- mais aussi on peut avoir aussi l’impression que le monde est petit quand on se trouve des points communs avec une personne nouvellement rencontrée : Vous avez une connaissance commune, vous partagez la même hobby, vous avez été dans la même école, vous êtes né dans la même ville.
Bref. C’est ce petit quelque chose, ce lien qui se crée qui donne l’impression que le monde est petit.
Mais depuis quand le monde est-il si petit ?
Il semblerait que cette expression se soit développée au 19e siècle en plein essor des modes de transport et des moyens de communication.
La distance ne signifiait plus la même chose, on pouvait faire le Tour de Monde en 80 jours. La notion de proximité changeait de sens et devenait plus large.
A cette époque le monde est encore un peu grand mais cela ne va pas durer car les réseaux sociaux vont encore réduire les espaces.
Le petit monde (small world phenomenon)
L’organisation des relations sociales a fasciné de nombreux chercheurs dans des domaines très variés. La capacité à établir des connexions est bousculée par de nombreux paradoxes et de théories devenues obsolètes ou controversées.
Pourtant il est intéressant de s’arrêter sur le « phénomène du petit monde » issu des expériences du psychologue Stanley Milgram en 1967
Ce phénomène donne l’impression que chacun d’entre nous puisse être relié à n’importe quel autre individu sur terre par une courte chaîne de relations sociales.
Il s’appuie sur une théorie plus ancienne appelée les 6 degrés de séparation qui précise que toute personne peut être reliée à n’importe quelle autre, au travers d’une chaîne de relations individuelles comprenant au plus 6 étapes.
Milgram cherchait surtout à expérimenter cette théorie établie par un Hongrois F. Karinthy. Il va mener différents expériences pour déterminer le nombre d’étapes et la teneur des liens, attestant ainsi que nous avons seulement 6 étapes à faire pour entre en contact avec n’importe qui sur la planète.
Le très très très petit monde des réseaux sociaux
Aujourd’hui avec les réseaux sociaux, c’est encore plus rapide. Il semblerait que l’on soit à environ 4 étapes ou poignées de main selon certaines études et peut être moins encore. Évidemment, les degrés de séparation ne sont pas tous égaux.
Et aujourd’hui les résultats des expériences de Milgram n’ont plus aucun sens
La distance entre 2 points est-elle importante ?
De nombreuses études réalisées par des mathématiciens,des ingénieurs et des informaticiens essayent de déterminer si le nombre de connexions, la distance entre 2 points de contacts d’un réseau pouvait avoir une influence sur la qualité du réseau et son efficacité, mais rien n’est moins sûr.
Mais toutes les connexions se valent-elles ?
Certaines personnes, les super-connecteurs ont un nombre de connexions impressionnant et il semblerait donc un meilleur réseau. Leur réseau s’est tissé avec le temps et parce qu’ils sont des hyperactifs du réseau et ont d’autres qualités, ils entretiennent leurs relations et peuvent ainsi développer un réseau efficace et pertinent.
Ce n’est donc pas la taille du réseau qui fait que le monde est petit, même s’il semble plus petit pour certains que pour d’autres.
Puisque le monde s’est donc rétréci et il est plus petit qu’avant, cela signifie donc qu’il est facile de joindre n’importe qui aux 4 coins de la planète.
Un petit monde pour un grand ego
Savoir que le monde est petit est aussi satisfaisant pour notre ego.
Des personnes qui semblaient inaccessibles semblent à portée de main, de mail ou de réseaux sociaux.
Contacter des personnes que l’on admire, des personnes influentes ou connues devient une simple formalité.
Savoir que le monde est petit nous permet de nous satisfaire que Kylian Mbappé, Lady Gaga ou Emmanuel Macron sont à portée de poignée de main.
C’est encore une question de vanité mais qui a un rôle moteur en networking.
Nous sommes aussi proches du coiffeur de Lady Gaga, du chauffeur d’Emmanuel Macron et du kiné de Kilian Mbappé. Et cela a peut-être moins d’intérêt.
De même, nous sommes aussi proches des personnes plus détestables qu’elles soient dictateur, serial-killer ou terroriste. Le réseau ne fait pas le tri et il n’est pas question de morale mais de logique.
Le monde est petit, le monde est à vous
Cette théorie a surtout un effet positif puisqu’elle joue un rôle d’accélérateur ou de facilitateur dans les connexions.
Elle permet aussi de se lancer, d’oser contacter des inconnus, de tester sa démarche
Alors peut-être que le monde n’est pas le même pour tous, que le monde n’est pas petit pour chacun d’entre nous. Et qu’il existe plein de petits mondes.
À vous de créer le vôtre. Le monde est à vous.
Alors pour une fois, finissons par un poème de Maurice Carême.
Que le monde est petit
Pour traverser le ciel,
Je n’ai pas besoin d’ailes ;
Pour aller sur la mer,
Pas besoin de steamer.
Quand je chausse mon rêve,
Que les routes sont brèves,
Que le monde est petit !
Ce n’est pas moi qui parle,
Mais bien une fourmi
Trainant un brin de paille
Aux abords de son nid.